Cordillère des Andes

Qu’est ce qui fait grandir la Cordillère des Andes ?

La Cordillère des Andes est largement segmentée, c’est-à-dire que sa largeur, son altitude, son histoire géologique, varient très fortement selon le secteur de la chaîne considéré. Très grossièrement, on constate que les Andes centrales sont très hautes et larges, avec présence d’un haut plateau, les Andes du nord plus étroites, et les Andes du sud étroites et peu élevées (sauf au sud de la Patagonie). Nous cherchons à comprendre les raisons qui expliquent ces différences, afin de mieux connaitre les causes du soulèvement de cette chaîne de montagnes. Nous montrons que l’histoire de la subduction océanique sous l’Amérique du sud, et en particulier l’apparition épisodique de segments de subduction horizontale, explique largement la segmentation de la chaîne andine. Des modèles réduits analogiques et des modèles numériques confirment le rôle des subduction horizontales, qui s’additionne à d’autres causes (interaction slab/manteau inférieur par exemple), dans la croissance des Andes.

Evolution des Andes centrales vers 19°S
L’apparition de la Cordillère orientale à l’Eocène résulte d’un épisode de subduction horizontale. L’Altiplano se soulève plus tardivement, après que le retour à un plongement normal de la plaque océanique et la réactivation du volcanisme

Ici, un article de vulgarisation publié sur ce sujet en 2012 sur le site MissTerre (DR14 CNRS) avec l’aide du génial Yves Goddéris

Des océans, des îles et des montagnes
Que nous apprend la morphologie de la côte Pacifique d’Amérique du sud ?

La morphologie de la côte pacifique d’Amérique du sud met en évidence un soulèvement tectonique assez général (à l’exception du centre-nord du Pérou), qui a lieu depuis 1 à 2 Ma. Les vitesses de soulèvement peuvent être estimées en datant des terrasses marines (par isotopie cosmogénique, par datations U-Th sur coquilles). Elles sont aujourd’hui le plus souvent d’environ 0,2 à 0,3 mm/an, mais elles ont varié régulièrement au cours du Néogène, les périodes de soulèvement étant interrompues par des épisodes de subsidence (Plus d’infos ? Je clique ici !). Par ailleurs, la modélisation de l’érosion côtière à l’aide de codes numériques permet de quantifier l’effet de l’océan sur la morphologie de la zone côtière.

Côte chilienne, Parque Pan de Azucar
On se situe au sud du désert d’Atacama. Le climat hyper-aride de la région permet une excellente préservation des formes d’érosion marine. La falaise, haute de 800 mètres, visible à l’arrière plan, est aujourd’hui inactive : elle surmonte une terrasse (ancien platier) perchée à plus de 100 mètres d’altitude, qui est attaquée à son tour par la mer. Le camion au centre gauche de l’image donne l’échelle
J. Martinod