Responsabilité des scientifiques : excellence mais aussi bonnes pratiques et écoute de la société

Michèle LEDUC, Présidente du COMETS (Comité d’éthique du CNRS) Laboratoire Kastler Brossel, ENS Paris | 24 septembre 2015

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Les vertus du savant ont de longue date été considérées comme un modèle pour le citoyen. Parler de chercheurs honnête est presque une tautologie. Pourtant il apparaît aujourd’hui d’une actualité pressante de nous sensibiliser aux pratiques responsables de la recherche dans notre environnement de travail. D’abord nous analyserons les biais et les risques du recours prépondérant aux critères d’excellence en recherche, mais considérerons aussi comment consolider le haut niveau de la recherche et bâtir la pyramide des connaissances, dont l’excellence n’est que la pointe. Nous nous interrogerons alors sur la pression subie par le chercheur qui doit faire des efforts constants pour trouver des financements, publier beaucoup et dans des revues à grand facteur d’impact, éviter de se faire piéger par les conflits d’intérêt, comprendre les enjeux de l’internationalisation de la recherche. Comment peut-il concilier la nécessité de la jouer « collectif » avec le désir individuel de percer ? Les tensions sont susceptibles d’entraîner des dérives plus ou moins grandes dans la pratique du métier de la recherche, parfois inconscientes. Les vraies fraudes comme la falsification des résultats ou le plagiat sont heureusement beaucoup plus rares, mais elles sont aujourd’hui dénoncées par les médias et mettent en péril la confiance du public dans la science et le respect porté aux expertises faites en son nom. Enfin nous discuterons de la responsabilité du chercheur dans l’espace public. La science répond désormais à des attentes sociétales. Elle est perçue comme participant aux conditions du mieux-vivre qu’espèrent les citoyens. Mais comment tenir compte des inquiétudes suscitées par les applications de certaines recherches ? Comment éclairer le débat public ? Et quelle est la marge de liberté du chercheur ?

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